Le vampire est
une créature surnaturelle nocturne. Certains sont capables de se changer en animaux
ou même en insectes. Le vampire folklorique provoque des cauchemars. Ses victimes
ont l'impression de ne plus pouvoir respirer, et finissent par s'affaiblir pour
mourir subitement. La victime est vouée à se transformer à son tour en vampire
après sa mort. Le vampire du folklore s'en prend également au bétail et propage
les maladies. Au 11ème siècle, on parlait de revenants en corps. Au 18ème siècle,
le vampire a acquis des caractéristiques définies : c'est un mort-vivant qui suce
le sang et contamine ses proies. Des rapports officiels accréditent leur existence
(comme en 1732, le " visum et repertum " du chirurgien militaire Flückinger qui
relate un cas de vampirisme en Serbie). Au 19ème siècle apparaît la notion de
vampire énergétique, qui se nourrit des pensées, des émotions, des dons artistiques
et de l'énergie vitale de ses victimes. Ce sont la littérature et le cinéma qui
ont pourvu le vampire de canines acérées.
Le
vampire folklorique est apparenté à la goule, créature mangeuse de chair morte
et buveuse de sang. Dans les légendes, la goule a une apparence normale durant
la journée. Selon les pays, le vampire est désigné sous les termes de vurdalak,
orko, mjertovjec, nosferat, murony, strigoi, moroi, stafia, vrikolakas, etc. Certains
individus étaient prédestinés à devenir des vampires : les décédés de mort prématurée,
les sorciers, les gens au mauvais caractère, ceux pourvus de traits physiques
particuliers, ceux nés à certaines dates ou heures, certaines professions (forgeron,
bûcheron, berger), les marginaux, les excommuniés, les défunts n'ayant pas reçu
de rites funéraires convenables, les corps laissés sans sépulture, ceux qui laissaient
une tâche inachevée, un désir de vengeance ou une promesse non respectée, les
défunts ayant été trop pleurés, les pécheurs, ou encore les enfants illégitimes.
Dans les campagnes, les populations superstitieuses utilisaient de l'ail pour
se protéger des vampires et un pieu en bois de tilleul pour les détruire. Par
précaution, les corps des défunts devaient être entravés et recevoir un rituel
funéraire approprié.
Le vampire doit
sans cesse s'abreuver de sang frais pour perdurer. Produit des religions monothéistes,
le vampire est donc présent dans le Christianisme. Il est fortement associé au
sang, censé véhiculer l'âme. La nature démoniaque du vampire prive ses victimes
de leur salut, d'où son aversion pour les crucifix ou l'eau bénite.