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Hutter, jeune clerc
de notaire, part dans les Carpates conclure la vente d'une propriété. Il laisse
derrière lui sa bien-aimée, Ellen. Après un voyage où il reçoit de mystérieux
avertissements des paysans locaux, il est pris en charge par un sinistre cocher.
Celui-ci le transporte jusqu'au château où il rencontre son client, l'effrayant
comte Orlok. Le lendemain matin, Hutter remarque deux petites piqûres sur son
cou.
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C'est la première
adaptation cinématographique du roman Dracula de Bram Stoker. Murnau n'en avait
pas obtenu les droits et avait donc dû changer les noms des personnages. La veuve
de Bram Stoker, après plusieurs années de procès, obtint la destruction des copies
du film. Heureusement, certaines ont survécu. L'utilisation d'effets spéciaux
est réussie pour l'époque : les apparitions du comte, sa mort, les éclairages
et l'utilisation du négatif qui influent sur le décor… Des textes et documents
apparaissent de temps en temps à l'écran pour expliquer la situation ou présenter
les dialogues et les réflexions des personnages. Max Schreck (signifiant terreur
en allemand !) donne une image mémorable du vampire : chauve, filiforme, replié
sur lui même, les mains longues et griffues, maître des rats. Le jeu d'ombres
est très utilisé pour montrer les déplacements et les attaques du vampire. A l'époque,
sa qualité d'interprétation donna lieu à de nombreuses rumeurs, la plus extravagante
étant qu'il fut réellement un vampire (l'idée sera reprise dans le film Shadow
of the vampire en 2000). Murnau a participé au mouvement expressionniste allemand
qui s'est développé durant les années 20. Ce courant, issu de l'après-guerre,
dans une Allemagne touchée par l'inflation et la défaite, fuyait toute représentation
réaliste. Les oeuvres étaient remplies d'angoisse, les personnages écrasés par
le poids de la terreur. Les décors et les contrastes étaient étirés et exagérés
au maximum. Nosferatu incarne parfaitement ce style de personnage : avec ses gestes,
ses déplacements très raides, ainsi que son faciès démoniaque et décalé. En 1979,
Werner Herzog en a réalisé un remake.
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Le vampire est ici
sensible à la lumière du jour, ce qui n'était pas le cas dans le roman où le comte
se promenait dans les rues de Londres en pleine journée. Il est plus proche du
folklore que du Dracula de Stoker. Celui-ci était affable (dans un premier temps
!), cultivé et d'une certaine manière raffiné. Le comte Orlok est quant à lui
décharné, blafard, bestial, il ressemble franchement à un cadavre. Le terme Nosferatu
signifie " celui qui apporte la peste " ou " celui qui n'est pas mort ". Le réalisateur
montre le vampire escorté par une horde de rats, qui sortent de caisses remplies
de sa terre natale. L'action se situe à Brême en Allemagne en 1838, une année
où la ville subit justement une épidémie. Le vampire a un reflet, on le voit dans
la scène finale. Il utilise ses pouvoirs de télékinésie (pour ouvrir les portes,
fermer le couvercle de son cercueil) et se dématérialise (pour entrer dans un
bâtiment ou disparaître devant un témoin). Hutter trouve un livre sur les vampires,
où Ellen lira la solution pour se débarrasser du vampire : elle devra se sacrifier
en donnant volontairement son sang. Elle invitera le comte à entrer chez elle
en ouvrant sa fenêtre.
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Le style muet est
assez déconcertant mais la réalisation et le montage sont très réussis. Le film
est efficace, angoissant et opprimant. La simplicité est de rigueur, le réalisateur
se focalisant sur quelques personnages. J'ai bien aimé la lettre écrite par Dracula,
remplie de signes cabalistiques ! L'interprète de Hutter donne la chair de poule,
il a l'air d'un vrai psychopathe !
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Dracula
Nosferatu
Ombre du vampire, l'
Symphonia
horroris
Nosferatu
: plague of terror
Les acteurs célèbres
Bram Stoker
90 ans de cinéma
vampirique
Nosferatu (figurines)
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